LIGNES
Texte : Elie Briceno
Interprète : Isabel B.
Musique : François Lamy
Mise en scène et scénographie : Isabel B.
Directions d'acteurs : Elie Briceno
Durée : 1h
Tracer, effacer la ligne, histoire de frontières, de terre, de guerre, histoire d’hommes
de femmes d’hier, d’aujourd’hui et demain Ne pas oublier devoir de mémoire,
nécessité de vivre, devoir de futur, devoir de rêver demain.
Depuis treize ans, la Cie Artizans s’applique à mettre le territoire au coeur de ses créations. La Cie est née de la rencontre entre deux « artisans » fils d’exilés : Isabel Pathina (Isabel B.), comédienne, auteur, metteur en scène, scénographe, photographe et Elie Briceno, auteur metteur en scène (édité aux éditions l’harmattan dans la collection écrits 21. La notions « d’exils” est pour nous fondatrice, nourricière et récurrente parce qu'elle est éminemment, identitaire d’un point de vue individuel collectif sociétal, fédératrice elle est réellement porteuse d’espoir.
D’une résidence au coeur du Pays Basque est né le spectacle trilingue « Peuple, Pueblo, Herria » donné dans le cadre du mai du théâtre d’Hendaye et « LIGNES » inscrit dans le projet européen franco espagnol Txinbadia (Hendaye, Irun, Fontarabie). Notre matière première, c’est la parole récoltée, une parole qui par le prisme de la réécriture de l’auteur se fera fiction pour devenir spectacle.
Chaque résidence se nourrit de la précédente, la particularité et la grande richesse de la résidence au Pays Basque est incontestablement la présence d’Eric Dicharry Docteur en Anthropologie qui met des mots sur nos actes, ce qui permet à la structure qui nous accueille de mesurer l’impact social d'une création sur un territoire. Ce regard extérieur interroge sans cesse notre pratique et vient nous redonner les doutes nourriciers de notre art.
Dans le cadre de sa bourse d’études Eric Dicharry s’applique à théoriser notre travail en créant un outil d’évaluation sur les résidences de création partant d’un territoire (édité aux éditions l’harmattan) http://ericdicharry.hautetfort.com Cette étude le conduit à définir notre théâtre comme étant « Le Théâtre de la réappropriation »
Se réapproprier sa propre histoire pour mieux la réinventer…
Suite à cette résidence sur le territoire d’Hendaye, Elie Briceno écrit une série de textes à partir des témoignages de réfugiés politiques pour cause de guerre.
Synopsis de la pièce
Je trace une ligne sur le sol, ça ressemble à un jeu d’enfant
Cette ligne je l’appelle frontière De ce côté de la ligne, c’est chez moi et ça doit le rester, c’est l’histoire qui l’a dit
Parfois c'est le ciel qui l'a dit... Drenica – Kaboul – Gaza – Bamako – Berlin…
Et si on effaçait la ligne ?
Note de l’auteur
La guerre n’est pas un jeu d’enfant, cependant lorsque les enfants jouent à la guerre, ils nous la montrent dans son plus simple appareil.
Dire l’indicible avec des mots simples, la comédienne n’est pas une enfant, elle ne joue pas à l’enfant, elle dit juste ce qu’elle voit avec ce qu’il reste d’enfant en elle.
Ce qu’elle voit c’est une ligne.
Une ligne frontière qui définit le territoire ; ici c’est chez moi
Une ligne frontière qui dit l’origine ; c’est là d’où je viens ; c’est là qui je suis.
Une ligne frontière qui définit ma patrie ; c’est la terre de mon père
Une ligne frontière qui définit ma terre mère
Cette ligne on peut la suivre à la trace dans le monde entier
De Kaboul à Berlin en passant par Gaza
Cette ligne elle commence chez soi devant sa porte juste avant l’étranger celui que je ne connais pas encore.
Le film DRENICA
Court-métrage de marionnettes et ombres filmées. Coproduction Théâtre Incliné et Association Et Qui Libre / Marionnettissimo.
Basé sur le témoignage d’une femme albanaise et de sa vie passée au Kosovo, DRENICA exploite le thème de la guerre sous l'angle de la solitude et du déracinement. Réalisé en 8 jours avec les techniques artisanales du spectacle vivant, le film évoque l’humanité dans une simplicité particulièrement touchante. http://vimeo.com/84028507
Durée du film : 4 minutes 30 secondes
Une Comédienne, auteur metteur en scène, scénographe
Isabel Patinha (Isabel B). C'est du point de vue de l'exilée que je regarde le plateau. C'est du point de vue de l'exilée que je ressens, que j'observe ces manques que les mots ne disent pas. L'écriture de l'espace est une écriture à part entière que j'élabore tout au long du processus de création. L'écriture de l'espace c'est une autre langue qui aboli les frontières. L'émotion ressentie n'appartient qu'à soi mais pourtant nous rassemble tous.
Un musicien
François Lamy : La partie sonore du spectacle "LIGNES" est crée par un instrument singulier, il s'agit d'un simple fil de pêche rouge pincé, frotté, percuté par des doigts mouillés amplifié. Le son ainsi produit est ensuite modifié par des effets et des matières sonores. Il y a dans la
manipulation de ce fil un aspect fragile et intuitif : le geste interagit avec le son, la musique est comme une seconde voix qui accompagne l'interprétation d'Isabel.
http://francoislamy007.wix.com/site
